Une PES et (quelques) caïpirinhas plus tard...

Je me rends compte en relisant quelques uns des articles sur ce blog et posts sur la page Facebook correspondante (d'ailleurs, si vous voulez cliquer ici et faire un coming out en déclarant "l'aimer" au grand jour hé bah ça me fera plaisir, oui c'est pitêtre con hein mais "Il en faut peu pour être heureux" n'est-il pas ?) que je donne peut être de cette année de stage l'image d'être une Cosette perdue entre la fatigue de la classe, noyée sous des montagnes de fiches de prep et croulant sous la qualité et le niveau des apprentissages le temps passé à l'Espé.

Mais ce n'est vrai qu'à 99,9% : il subsiste envers et contre tout 0,1% de vie sociale en cette année de stage.
Si si !
La preuve, le week-end dernier j'ai remisé toute activité éducationnationalesque pendant un week-end pour fêter la nouvelle vie brésilienne de mon amie de toujours ; dit autrement, j'ai fait la chouille.

Et à ma grande surprise, j'ai découvert que ce n'était plus tout à fait la même chose de faire la chouille maintenant que je suis PES.

Voici quelques extraits (labellisés authentiques) de cette fameuse soirée du samedi (non vous ne saurez pas combien de caïpirinhas j'ai bues : en tant qu'enseignante je me dois de rester #éthiqueetresponsable en toutes circonstances... #enfinaumoinssurlepapier) :

Samedi 18h : 

RDV avec des copines (que je ne connaissais pas encore) de mon amie pour covoiturer jusqu'au lieu de la soirée.

Samedi 18h05 : 

Nous sommes en route. Vient le temps des présentations. Et cette espèce de fierté en prononçant les mots magiques : je suis instit. Ouais, j'avoue je m'en lasse pas...

Samedi 18h05min15sec : 

"Ah super ! Alors tu as du entendre parler de Céline Alvarez ? Tu en penses quoi ?"

Samedi 19h :  

Nous parlons toujours de Céline Alvarez.

Samedi 19h20 :  

Nous arrivons à la conclusion commune que nous ne serons pas d'accord concernant Céline Alvarez mais que ça ne nous empêche pas de rester en bons termes. Après tout on est là pour faire la chouille, zut !

Samedi 20h : 

Arrivée sur le lieu du WE et de la chouille.

Samedi 20h30 : 

"Et toi, alors quoi de neuf depuis la dernière fois qu'on s'est vus ?"
"Bah je suis instit maintenant"
Smile d'une oreille à l'autre en disant ça.
Un peu comme si je disais "Bah j'ai fait une reconversion pro : maintenant je suis cosmonaute" ou "Écoute tranquille, là je viens d'avoir le prix Nobel de la Paix c'est bien cool".


Samedi 20h37 : 

Je sens dans le regard de mon interlocuteur que quand il m'a demandé si ça me plaisait d'être prof il n'attendait pas une telle logorrhée verbale en réponse.
J'essaie d'abréger.
C'est dur.
Je me fais diversion à moi-même en attrapant au vol un pitit pão de queijo (c'est crès bon au fait).

Samedi 22h : 

J'apprends à préparer des vraies caïpirinhas et je me surprends à me demander comment je pourrais remplacer la cachaça pour faire un atelier virgin caïpirinhas la prochaine fois que nous fêterons des anniversaires en classe. Oui avec mes élèves de maternelle. Mais j'ai bien dit SANS CACHAÇA donc sans alcool, hein ? 

Samedi 23h30 : 

Nous offrons des cadeaux de départ à mon amie ma petite soeur. Elle nous offre un discours plein d'amour en retour. Et se débrouille, cette garce, pour faire au passage de la pub pour BlablaProf (i.e. ce blog donc pour ceux qui seraient là parce qu'il y avait de la lumière et sont entrés).
Elle me désespère alors je retourne me préparer une caïpirinha.  

Samedi 23h47 :

"Alors c'est quoi exactement ton blog ?"
"Euh..." (j'avoue que je m'étais pas encore posé la question à moi-même, faudrait pitêtre que je me fasse une fiche de prep sur le sujet pour être capable de répondre si l'occasion se représente) 
Je me désespère moi-même et retourne me préparer une caïpirinha.  


Samedi 0h12 :

Un verre de caïpirinha à la main, je quitte la piste de danse pour me balader dans la gigantesque maison louée pour le WE. Tiens une bibliothèque, je m'approche et... : 

éducation nationale magnard
...des bouquins de profs par dizaines et dizaines et dizaines...

je l'avais pas vu venir
...le DVD sur lequel nous avons travaillé à l'Espé...
 ...OK visiblement avec les propriétaires on a le même employeur :-)
Zut mon verre est vide, tiens je vais me refaire une petite caïpirinha pour l'occasion.


Samedi 1h10 :  

Nous dansons la Macarena (pas de commentaire sur la programmation musicale, merci). Je me demande pour la énième fois dans quelle mesure il serait pertinent d'intégrer cette chorégraphie dans un cycle de danse chorégraphiée avec mes petits zapprenants... Je me désespère encore moi-même et me refais une caïpirinha avant de revenir danser sur "Si eu te pego" (là par contre je ne pense pas à mes élèves, ouf).


Samedi 2h40 :   

Je quitte la piste de danse pour un petit moment de calme, afin de gérer toutes les zémotions qui me submergent, je monte dans ma chambre préparer mes affaires pour la nuit, retrouve dans mon sac des lectures de boulot fourrées entre mon pyjama et ma brosse à dents (non mais WTF pourquoi emmener ces livres ? Tu pensais vraiment les lire ce week-end, sérieux ???), m’assois sur mon lit quelques instants et...
lectures de boulot un soir de chouille
Oui je suis montée dans ma chambre avec un verre de caïpirinha dans chaque main...
...c'est moins grave que d'avoir emmené des livres de boulot je trouve, non ?

...je me suis endormie en sursaut jusqu'à midi.

Oui, je suis cette personne qui au final dort 2 fois plus un WE de chouille qu'une nuit normale, maintenant.
"Logique".
Bref, mes 99,9% de no life actuels ont eu raison trop tôt dans la soirée de ma vie sociale :-)

PS : pour vous les collègues, les amis, les qui-qui-lisez-ce-blog, voici la recette de la VRAIE caïpirinha :
- tu prends un grand verre
- tu y mets 1,5 citron vert coupés en petits morceaux et dont tu auras retiré la partie blanche (qui sinon donne un goût amer)
- tu y ajoutes une rasade de sucre (sucre de canne de préférence) soit l'équivalent à vue de nez d'une cuillère à soupe environ
- tu prends ton pilon et tu malaxes dans le verre ton citron vert et ton sucre sans trop insister (le but n'est pas de presser tout le jus du citron)
- tu y ajoutes des petits glaçons (ou des gros glaçons que tu auras massacrés au pilon préalablement), attention contrairement aux caïpirinhas servies dans les bars, il ne faut (je cite mon mentor en caïpirinhas) "surtout pas de glace pilée ou de glaçons trop petits sinon tu bois de l'eau au lieu de boire de la caïpirinha"
- tu remplis le verre de cachaça et tu remues délicatement le tout avec une cuillère
- tu bois (directement dans le verre de préparation)
- tu danses la samba

PS bis : L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération 

PS ter : ;-) 


#BlablaProf

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